- Rechercher

Rechercher sur le site :

 


SINIKAN.COM



- Visiteurs uniques

Visiteurs au total : 321121
Visiteurs d'aujourd'hui : 212
Visiteurs en ligne : 4


- Liens


Guinée : Message à l’attention du président de la République

Mr le président, vous êtes à la tête d’un pays où l'épidémie d’ethnocentrisme a atteint un pic préoccupant. L’atmosphère délétère installée par la classe politique devient aujourd’hui irrespirable pour le simple citoyen. Le tissu social est sévèrement attaqué. Le constat est alarmant et l’avenir incertain pour la jeune génération.

Beaucoup trop de vies ont été inutilement perdues. De considérables dégâts matériels ont été enregistrés. Le tribut payé par le pays est très lourd !

Quels qu’en soient les raisons, les instigateurs, les commanditaires, c’est vous que l’on citera devant le grand tribunal de l’histoire car vous êtes celui qui préside aux destinées de la nation et c’est pourquoi je vous adresse ce message.

Dans un pays comme la Guinée où l’état était aux abonnés absents, il est impératif de restaurer l’autorité publique mais cela ne peut et ne doit pas se faire au détriment du peuple.

S’il y a aujourd’hui un objectif à fixer au gouvernement c’est celui que désormais plus aucun enfant de Guinée ne perde injustement la vie dans le cadre de combats politiques dont souvent la majorité ignore les tenants et les aboutissants.

Inutile de rappeler ici que la responsabilité qui vous incombe est incommensurable et que la tâche est ardue. Et, c’est pourquoi, dans cette mission, à vous confiée par le peuple, vous n’avez pas le droit de vous laisser distraire par les démagogues qui sont et seront toujours là quel que soit le régime. Je veux parler de ces démagogues qui applaudissent l’orateur même quand celui-ci est est dans l’erreur, tout simplement parce que c’est le chef.

Dans mes souvenirs de jeune guinéen, je me rappelle encore vous avoir entendu dire non à ceux des  vôtres qui voulaient aller en découdre avec le régime de l’époque à la suite de l’annulation des voix de vos fiefs lors des premières élections présidentielles. Alors aujourd’hui, ce n’est pas en étant président de tous les guinéens que vous allez laisser les extrémistes de votre camp politique prendre le dessus. Aucun jeu politicien, aucun calcul politique ne vaut la paix sociale. Il est de votre devoir d’empêcher que la violence ne soit léguée en héritage à la jeunesse guinéenne.

Il n’est un secret pour personne qu’au cours de votre combat politique, vous et vos militants avez été victimes d’arrestations arbitraires. Donc la dernière chose que nous attendons de vous est celle de cautionner de tels agissements sous votre mandature. Il ne doit être fait aucun cadeau aux personnes qui se rendront coupables de ces actes d’un autre âge. Car par ces pratiques elles ne servent ni votre cause encore moins celle de la nation.

Autour de vous , il y a des gens qui sont du même acabit que vos opposants que vous dénoncez, à juste titre, pour leurs gestions calamiteuses. Ces  personnes que vous avez choisies pour des raisons qui vous sont propres, ont été, comme vos opposants, des témoins actifs ou passifs de la descente aux enfers de notre pays. Alors, le peuple vous tiendra pour unique responsable de ce qu’ils feront à nouveau au détriment de la nation.

L’état de déliquescence dans lequel vous avez trouvé la Guinée,  fait que tout est urgent et le temps nous est compté. Alors pour éviter que votre changement fasse du ‘sur place’ vous devez le promouvoir en marquant les esprits par des exemples. Tout haut responsable sans résultat concret après un an de fonction doit être écarté. Toute personne coupable de gestion malhonnête de la chose publique doit rendre des comptes sans délais. Personne ne doit se croire intouchable ! Si cela doit vous coûter certaines alliances alors tant pis. Le peuple et l’histoire vous donneront raison.

Le passif de vos opposants ne doit aucunement justifier un quelconque mépris à leur égard. Les vicissitudes de notre histoire ont fait qu’aujourd’hui, pour une raison ou une autre ils ont l’adhésion d’une partie du peuple. Donc les fondations de notre démocratie ne peuvent se mettre en place sans eux, même si personnellement, je reste convaincu que notre salut passera par un renouvellement de la classe politique. Alors rencontrez-les périodiquement pour les écouter et discuter des grands problèmes du pays. Cela apaisera la nation.

Les résultats des dernières législatives, au-delà des accusations de fraudes de part et d’autres, confirment le crédit non négligeable accordé aux opposants par une frange de la population. Cela est la réalité du moment. Alors, à mon humble avis, vous devez en tirer les conséquences. Une action d’ouverture assumée et transparente envers l’opposition serait, à mon sens, salutaire pour notre pays.

Pour l’unité de la nation, prenez votre bâton de pèlerin pour aller à la rencontre du peuple sans intermédiaire (coordinations, associations, commissions, envoyés spéciaux…) afin de lui livrer votre message de paix et de développement, lui expliquer vos ambitions et votre vision pour la Guinée en langage simple et clair. Aucun discours d’extrémistes ne tiendra face au message d’apaisement d’un chef d’état !

Je persiste à croire que vu l’état de la Guinée et compte tenu de notre lourd héritage, vous ne pouvez pas être l’aboutissement mais vous devez être le chemin vers ce à quoi aspire le peuple de Guinée depuis des lustres c’est-à-dire le développement dans la paix.

Ne soyez pas un autre président de la Guinée. Soyez celui que les historiens citeront comme étant le père fondateur de la Guinée démocratique. Celui qui aura posé les premiers jalons d’un véritable développement. Cela vaut tous les sacrifices du monde !

Quoi qu’il en soit, Mr le président, je vous souhaite de réussir car votre échec sera une nouvelle incommensurable perte de temps pour une Guinée déjà à la traîne sur l’autoroute du développement.

Puisse Dieu bénir la Guinée !


Laye BAMBA

Partager sur :  Partager sur Digg  Partager sur Blogmarks  Partager sur Facebook  Partager sur Twitter  Partager sur Scoopeo   Lu : 2307 fois


Pour reagir à cet article

Vous pouvez nous adresser vos commentaires à cet article via le formulaire ci-dessous :

Note : Les champs en astérisque sont obligatoires (*)

Nom/Pseudo *
Email *( Ne sera pas affiché )
Site web 
Titre de votre message 
Oui Non