52,52% à 52 ans de l’indépendance de la Guinée, ce n’est pas une coïncidence

Nous sommes le jour d’arafat, jour du rassemblement des pèlerins musulmans sur le mont Arafat ; le seul jour de l’année où « le trône du Tout Puissant » se rapproche le plus de ses serviteurs terriens, en descendant au niveau de la première strate céleste pour exaucer les vœux de ses fidèles. Est-ce une coïncidence, si ce jour est aussi celui de la proclamation des résultats de la première élection libre et transparente de la Guinée depuis 52 ans ? Difficile que cela soit le cas quant on constate que 52,52% des Guinéens ont accordé leur suffrage au Pr Alpha Condé, celui dont le prénom est devenu synonyme d’opposition aux différents régimes politiques ; son combat dure depuis que dure la misère des guinéens.

Ce scrutin s’est déroulé le 7 novembre ; 7 comme les 7 jours de la semaine ; 7 comme les 7 versets de la Fatiha, la sourate de l’ouverture du Saint Coran. Juste après l’annonce des résultats, une pluie battante prémonitoire s’est abattue sur la capitale comme pour laver ses habitants de la malédiction, que certains de ses fils indignes se sont toujours acharnés à attirer sur elle. Mais après le déluge, le salut. C’est le signe d’une renaissance et d’un nouveau départ après 52 ans de misère et de ratés. Etonnant que Cellou, « digne fils du Foutah théocratique »,  et ses « éminents marabouts », n’aient pu déceler ces signes annonciateurs, restés pour eux cabalistiques. Il continue à se rebeller contre Dieu et les hommes, en réclamant une victoire utopique, qui pour sa réalisation nécessite qu’on gomme les voix obtenus par son challenger.

Hélas ! Les naufragés peuvent continuer à hurler, mais ils n’empêcheront pas le bateau de garder son cap. Les guinéens attendent désormais le retrait des eaux, et le chant du coq annonçant le soleil levant,  pour admirer l’arc-en-ciel annoncé. Nous pouvons enfin rêver, comme tous nos voisins, à des lendemains meilleurs, n’en déplaise aux démons de la division et de la haine ethnique. Se poser en victime pour mieux sévir est devenu leur seule stratégie. Cette félonie envers la patrie n’est pas seulement un cynisme, mais un crime abominable.

Je pense que si la fraternité d’homonymie avait prévalu sur la fraternité linguistique, tout le Foutah aurait voté pour « Alpha », puisque ceux qui y portent le même prénom sont dix fois plus nombreux que dans le reste de la Guinée, mais ce nouveau président a le malheur, pardon le bonheur, d’être un « CONDE », et cela change tout. Il est donc un malinké, ce qui rime avec Sékou Touré, l’ennemi fictif de leur cause. Nous ne sommes donc pas dans un combat d’idée, mais dans un conflit ethnique, comme s’il suffisait de changer de nom pour être un noble ou un damné.

Mohamed Lamine SIDIBE,

malamine.sidibe@yahoo.fr

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