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Appel pour le changement de nom des Etats homonymes
L’idéal visé : à chaque état un nom réservé
Le nom d’un Etat indépendant constitue un des attributs de la souveraineté nationale et internationale en tant que sujet privilégié du droit internationale public.
Par ce statut de Puissance Publique, de personne morale son appellation permet une identification, une personnalisation, une appropriation.
Le nom ainsi conféré devient une marque déposée, protégée, réservée, une carte d’identité biométrique exclusive. Il demeure un outil précieux pour les uns et les autres membres du concert des Nations pour singulariser les acteurs par une étiquette. Celle-ci est différente des autres dénominations, en vue d’écarter tout amalgame. Il relève du droit de propriété intellectuelle, littéraire, historique.
A cet égard, il serait souhaitable que chaque Etat dispose d’un nom propre, exclusif, simple, insusceptible de confusion, d’homonymie, d’homophonie. La quasi-totalité des pays répondent à cette volonté politique d’identification, de la désignation de la nationalité des citoyens souhaitée par le présent manifeste.
En tout état de cause, seuls les pays homonymes et des Etats naissants restent visés par cet appel. Autrement dit, la possibilité de trouver deux à trois cents noms de baptême ne saurait être une tache insurmontable pour les concernés et la communauté internationale afin que soit consacré le principe : un Etat, un nom.
Sur les 198 Etats membres de l’Organisation des Nations Unies ONU, seuls quatre d’entre eux portent le nom « Guinée » ou Guinea. Leurs populations respectives essentiellement basées en Afrique et en Océanie sont communément appelés guinéens et guinéennes. Et pourtant, ces pays homonymes demeurent différents dans maints domaines notamment la langue écrite officielle, le passé, la géographie, la politique…etc. il s’agit des 4 Etats indépendants et souverains ci-après :
- La République de Guinée (9.370.000 habitants, 245.857 km², Conakry, Français)
- La République de Guinée Bissau (1.695.000 habitants, 35125 Km², Bissau, Portugais)
- La République de Guinée Equatoriale (507.000 Habitants, 28.100 Km², Malabo, Espagnol)
- La République de la Papouasie Nouvelle Guinée (800.000 km², îles)
- Et même le Golfe de Guinée
Il est vrai que bon nombre des citoyens du continent noir et d’autres entités à travers le monde continuent de faire la confusion entre la Guinée Bissau et la Guinée par exemple au point où pour cette dernière la dénomination de Guinée Conakry s’impose d’elle-même par la coutume et non par le droit et la politique.
L’union africaine (UA) compte parmi ces membres 3 Guinées, des Etats tous indépendants de plus de 50 ans qui dans la foulée de leur libération du joug colonial pouvaient offrir un nom de baptême à leur Etat naissant pour marquer son point de départ socio politique, sa renaissance. Ils détiennent une panoplie de noms évocateurs authentiquement africains qu’ils pouvaient affectés à la République, différente du statut de colonie française, portugaise, espagnole…etc.
Bien entendu, la politique d’africanisation, d’africanité dite des authenticités a été rattrapée par plusieurs Etats du continent singulièrement ceux de la mouvance révolutionnaire, communiste ou des partisans de la négritude…etc. Ainsi le Soudan français devient le Mali, la Côte d’Or le Ghana, la Haute Volta devient le Burkina Faso, la Rhodésie du Nord la Zambie, la Rhodésie du Sud le Zimbabwe, le Congo Léopoldville au Congo Kinshasa puis au Congo Démocratique…etc. Par ce réveil des nationalismes le changement de dénomination touchera tous les symboles de la souveraineté, les institutions, les infrastructures, les localités, les rues, les collectivités de l’état. La quasi-totalité des appellations sont tirées du patrimoine ou des messages forts de l’histoire locale ou de la géographie. Ils disposent tous d’un patrimoine culturel, religieux et scientifique suffisamment riche mais non valorisé ou occulté par la gouvernance politique. Il revient aux élus, aux décideurs, aux intellectuels, aux populations, tous concernés par une meilleure connaissance planétaire de leur pays respectif d’envisager opportunément la modification du nom de leur patrie commune. Une telle mesure s’inscrit évidemment dans le libre choix des populations concernées.
En reculant dans le temps, plusieurs empires, royaumes ont fait incontestablement la grandeur du continent africain, berceau de l’humanité et certainement le dragon du siècle prochain. Parmi ces états organisés figure entre autre l’empire du Mali, l’empire du Mandé, le Royaume du Foutah torro, le royaume du Foutah Djallon, l’empire zoulous, les divers royaumes bantous …etc. Cela mérite d’être ressuscité et immortalisé en remplaçant simplement le mot empire par République. Ils passent ainsi de la monarchie impériale ou royale à la démocratie élective, tout en fermant la parenthèse d’occupations étrangères.
En affirmant par exemple que la coupe d’Afrique a été remportée par les guinéens, on est souvent devant l’embarras de choix, entre la Guinée Conakry ! la Guinée Bissau ! la Guinée équatoriale. En revanche, lorsque la télévision présente les images de la Côte d’Ivoire toute la planète sait d’avance qu’il s’agit de cette première puissance économique ouest africaine. Un seul pays dans le monde porte ce nom République de Côte d’Ivoire, tout comme la Tunisie, le Mali, le Sénégal, le Gabon, la Sierra Léone…etc.
En parlant des congolais, la même difficulté surgit en ce sens que les deux populations différentes juridiquement portent la citoyenneté congolaise
- République Démocratique du Congo --- Citoyenneté Congolaise
- République du Congo ---- Citoyenneté Congolaise
La différenciation entre eux avait été résolue à travers les mesures d’africanisation prônées par le régime du Président Mobutu. Celui-ci avait même africanisé son propre nom, de Joseph Désiré Mobutu en Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga. Il substitua le nom Zaïre au Congo et les populations devenaient des zairois et des zairoises.
A la lumière de ce qui précède la mise en œuvre de la proposition d’appellation précise mettra un terme à la question récurrente et embarrassante dès qu’on parle de Guinée :
- Quelle Guinée ? Conakry, Bissau, équatoriale ?
- Quel citoyen guinéen ?
A l’avenir, selon la volonté des populations l’appellation Guinée va sans doute revenir à un seul état et non trois à quatre.
Ce changement fondamental, transite inéluctablement par la volonté politique, le referendum.
Dans notre hypothèse, le nouveau nom du pays pourrait porter sur un fleuve, une montagne, un peuplement ou tout autre indicateur marquant davantage la particularité de chaque peuple.
Le Mandé, les mandenais et les mandenaise
Bissau, Bissaunais, Bissaunaise
Bantouland, les bantoulandais et les bantoulandaises
La Papouasie, les papouasiens et les papouasiennes.
Ces noms sont purement et simplement indicatifs sans aucune portée. Il revient au seul peuple et aux états concernés de rebaptiser souverainement ou non, leur république d’un nom distinct du passé colonial.
Mohamed Lamine Cissé
Docteur d’état en Relations internationales
Tél : 00336-35.13.49.39 Paris (France)
Mail : mohamedlaminec@yahoo.fr
Mohamed Lamine Cissé
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