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Pour la nécessaire professionnalisation de la diplomatie africaine

cisse-png Au terme d’une cinquantaine d’années d’exercice de la souveraineté  bon nombre d’Etats africains disposent d’un capital impressionnant de ressources humaines qualifiées dans tous les d’activités de la vie nationale et internationale. Des diplomates talentueux formés dans les grandes  universités et écoles renommées, tout comme des journalistes, des communicateurs diplômés et expérimentés opérant dans les rédactions et les médias internationaux existent mais  parfois non utilisés  par leurs Etats d’origine.

Il est évident que telles compétences peuvent  apporter leurs connaissances  spécifiques pour  le changement de l’image de marque du continent  et pour une médiatisation positive des immenses efforts de l’Afrique  pour son développement  endogène  et ses prises de position dans les débats entre les états parties et les organisations multilatérales de la planète. Il s’agit de faire face à la valorisation de ces compétences individuelles pointues qui, par force de sous emploi  ou d’emploi inapproprié, finissent  par scléroser.

En tout cas, Il y a lieu  de rentabiliser  les moyens financiers et matériels, les investissement injectés dans les secteurs de l’éducation ,la formation continue, les études universitaires et  post universitaires pour produire cette masse précieuse d’intellectuels ou ses diplômés au titre des études techniques  moyennes sans  assurance d’embauche immédiate.

Contrairement à cet état de chose, la diplomatie africaine le porte parole des Etats normalement des peuples auprès des groupements continentaux comme l’union européenne, accuse un  déficit remarquable de personnel , de technocrates  aguerris formés pour ce métier  de droit international public, de droit diplomatique, de relations internationales, de négociation et de politique internationale. La mise en œuvre de la pratique du professionnalisme ,du corporatisme des agents ou des fonctionnaires devant servir dans les ambassades ou dans les institutions multilatérales africaines rencontrera des réticences évidentes car la professionnalisation  risque de mettre au chômage technique de longue durée de nombreux protégés, parents ,représentants des partis politiques de la mouvance présidentielle ,des privilégiés courtisans du chef.

Il n’est à perdre de vue que  l’Afrique est  véritablement un continent d’avenir et d’espérance ou les visas d’entée et séjour  seront difficiles à obtenir. Notre  continent recèle des atouts appréciables mais peut être victime de son favoritisme dans le choix des hommes  valables pour le représenter Nul doute qu’il devient par sa population jeune de plus en plus cultivée et ses immenses inexploitées une force vivante politique et diplomatique sur laquelle il faut compter à l’horizon 2050.

Au sein de l’union africaine (UA) la communauté des états de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO)  ,les institutions interétatiques ,les parlements ,les cours et les tribunaux de compétence territoriale africaine etc, les décideurs pourraient envisager et privilégier les critères objectifs de recrutement axés sur le professionnalisme au détriment des recommandations ciblées subjectives parmi les postulants. On se rend compte de l’anachronisme dans le choix opéré car les candidats pourraient paraitre plus politiciens  que  techniciens avérés dans la spécialité.

La règle d’or  passe par l’utilisation rationnelle et efficiente de chaque  acteur ou fonctionnaire  dans les postes ou il pourra mieux servir la nation. La porte du savoir est grandement ouverte à tous ; des plus jeunes  aux plus âgés pour acquérir les connaissances techniques, scientifiques, corporatives pour exercer le métier choisi par vocation et y passer sa carrière.

Le diplomate comme le politicien,le personnel des médias, les professeurs d’université, les médecins spécialistes entre autres ne deviennent plus performants qu’ au terme d’une longue  pratique et formation continue évaluée à une durée moyenne de 40 ans d’activités ininterrompues. Le vrai diplomate aime logiquement son  travail qu’il accomplit par patriotisme, par passion de représenter valablement son gouvernement à l’étranger et non  pour rechercher des affaires personnelles ou bénéficier d’une rémunération substantielle.

Bien entendu, il existe une étroite corrélation entre la diplomatie et la politique.Le diplomate conseille le politicien sur ses choix sa vision  globale dès l’instant que cette attitude pourrait avoir un écho ou une appréciation un retentissement hors des frontières nationales. Le diplomate est le technicien le technocrate au service du pouvoir pour poser des actes acceptables  au plan bilatéral ou multilatéral. Il est un homme de métier  soumis à une déontologie, au  droit international public et non une personnalité formée sur le tas et de surcroit étrangère aux activités et aux profils recherchés par le département central .

C’est pour cette raison essentielle que  les représentants des Etats  ou les fonctionnaires internationaux doivent être des homes incontestablement chevronnés dans leurs domaines pour mieux éclairer les pouvoirs publics, les décideurs politiques, les  organisations multilatérales. Retenons d’une manière générale  que la diplomatie  au niveau de l’union  africaine  doit être plus originale, active et anticipative sur certains évènements de premier ordre  tant internes au continent qu’externes pour défendre ses prises de position et soutenir ses idées ses propositions ses candidats. Il est légitime pour la grande diplomatie universelle des nations unies que l’Afrique ait un siège permanent au conseil de sécurité de l’ONU tout comme d’autres régions du monde absentes au sein  de ce super conseil planétaire.

Pr.Mohamed Lamine Cissé

Docteur d’Etat  en relations internationales diplomatiques

Tel 0033.06.35.13.49.39

Email :mohamedlaminec@yahoo.fr


Pr. Mohamed Lamine CISSE

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