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QUE VEUT L’OPPOSITION GUINÉENNE?
Depuis les dernières élections présidentielles, l’opposition guinéenne semble s’installer dans une guerre de tranchées qui ne peut que nuire à sa crédibilité. Une situation unique en Afrique mais dont on perçoit aisément les motivations. Cellou Dalein et Sidya Touré ont défini leur stratégie : faute de pouvoir gagner dans les urnes, ils sont déterminés à empêcher le gouvernement de fonctionner normalement. Au dialogue proposé par le pouvoir, les leaders de l’opposition ont opposé une fin de non-recevoir. Invité par le Président de la République, Cellou Dalein trouve des raisons pour ne pas s’y rendre. Il entend définir, à sa guise, le moment et les conditions de sa rencontre avec le Chef de l’État. Le temps lui manquera et il trouvera toujours des prétextes pour se dérober.
Avec la question des élections législatives et la composition de la Commission électorale nationale indépendante, Cellou Dalein et Sidya Touré semblent avoir trouvé leur cheval de bataille. Ils veulent absolument en découdre avec le pouvoir. Leur refus du compromis et leur prédisposition à la contestation stérile témoignent de leur détermination à détruire la paix sociale dont ce pays a tant besoin pour assurer sa reconstruction.
C’est triste de voir des leaders dont l’intégrité morale est douteuse s’évertuer à prendre tout un peuple en otage. Dans les conditions normales, je veux dire si le processus enclenché il y a quelques années n’avait pas été interrompu, la plupart des ces prédateurs se trouveraient aujourd’hui derrière les barreaux pour crime économique. A quelques exceptions près, ils sont tous gagnés par la prévarication.
Ce qu’il y a de pathétique chez l’opposition guinéenne, c’est son manque de vision pour notre pays. Nulle part et à aucun moment, les leaders de l’opposition n’ont proposé un programme économique et social cohérent pour sortir la Guinée du marasme dans lequel ils l’ont plongée. Leurs yeux sont toujours rivés sur les échéances électorales. D’ici là, ils ne peuvent prouver leur existence que par l’agitation politique. Frustré par les manifestations à répétition qui paralysent notre capitale, un diplomate en poste à Conakry se lamentait : « Chaque pays a l’opposition qu’il mérite ». La notre, dont Jean Marie Doré disait qu’elle était « la plus bête de l’Afrique », s’est jusqu’ici illustrée par son opportunisme. Elle n’existe que pour organiser des protestations inutiles qui perturbent la vie des populations innocentes. Mesure-t-elle les conséquences de ses actes ? Je n’en suis pas sûr.
Le rôle d’une opposition digne de ce nom n’est pas seulement d’envahir les rues de la capitale. Sa raison d’être est de constituer une alternative crédible pour les échéances à venir. Mais cela demande, je crois, un certain sens du devoir et de la responsabilité, qualités très rares parmi les dirigeants de l’opposition guinéenne.
Que l’on ne s’y trompe pas. Les élections présidentielles de 2010 ont doté la Guinée d’un gouvernement seul habilité à diriger le pays. S’il est souhaitable de discuter avec l’opposition des sujets importants qui engagent l’avenir de la nation, une telle consultation ne signifie nullement un partage du pouvoir, un bicéphalisme de fait serait désastreux pour la Guinée.
Aujourd’hui, il n’est que trop manifeste que les actions de l’opposition s’inscrivent dans une vaste entreprise de déstabilisation du pays. Les réseaux mis en place fonctionnent à deux niveaux complémentaires.
Au niveau national, Cellou Dalein et Sidya Touré ont juré de maintenir la pression sur le gouvernement. Tous les moyens sont bons pour y parvenir : surenchère politique, incitation au désordre et à la violence. Pour les leaders de l’opposition, tout se passe comme si les affrontements dans la rue étaient plus importants que la concertation sociale. Mais cette attitude destructrice a des limites. Si ces violations de l’ordre républicain perdurent, le gouvernement devra faire preuve de fermeté et déférer devant la justice tous les fauteurs de trouble et leurs commanditaires. Dans aucun pays démocratique, on ne peut tolérer que des individus manipulés par l’opposition jettent impunément des pierres sur les agents chargés du maintien de l’ordre. Ne confondons pas la liberté d’expression et l’anarchie. Sur ce point précis, le gouvernement n’a nullement à s’inquiéter des larmes de crocodile d’Amnesty International. Ces messieurs ont toujours été sélectifs dans leur compassion.
Le désir de déstabilisation du pouvoir s’exprime aussi au niveau international. Ici, la volonté de synchroniser la révolte interne et les manifestations à l’étranger est manifeste. Ainsi, à chaque déplacement du Président à l’étranger, l’opposition organise des opérations de sabotage. Les manifestations organisées à Paris, celles orchestrées devant la Maison Blanche à Washington, les protestations devant le siège des Nations Unies à New York, procèdent de la même volonté de discréditer le régime au-delà des frontières nationales. En fait, les porteurs de pancartes ne sont que des instruments. Leurs commanditaires sont bien connus. La présence de Bah Oury à New York le jour même de la visite du Président Alpha Condé est loin d’être une coïncidence. Ce récidiviste en cavale n’a jamais fait mystère des ses visées subversives. C’est lui qui est chargé par son parti, l’UFDG, de coordonner la propagande anti-guinéenne à l’étranger.
Ainsi, à la question de savoir ce que veut l’opposition guinéenne, ma réponse est simple et immédiate. Elle n’aspire qu’à déstabiliser la Guinée. Déroutée par sa défaite aux dernières élections présidentielles, l’opposition a choisi d’installer la Guinée dans un climat d’affrontement permanent aux conséquences néfastes pour notre pays. Au peuple guinéen de prendre ses responsabilités.
Mamadi Keita Babila
Washington, DC
États-Unis d’Amérique
Mamadi Keita Babila
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