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Le Verdict du Peuple

Le Gouvernement ne s’attendait certainement pas à une couronne de roses de la part de ses détracteurs,  après la présentation de son Bilan par le Pr. Alpha Condé.  Nous non plus.

Par contre l’opinion publique  avait tout le droit de s’attendre, dans sa grande majorité,  à des critiques responsables de la part de tous les leaders politiques et leaders d’opinion, afin de détecter d’une façon claire, ce qu’on reproche politiquement et économiquement au premier gouvernement  démocratiquement acceptable de notre pays.

Peut-être que le Gouvernement  en aurait tiré profit,  pour corriger sa trajectoire pour le bonheur de notre Peuple.

Hélas !

La coalition des ‘’Anciens premiers des ministres’’ de Lansana Conté nous a servi  un déferlement de  propos haineux, hargneux et mensongers  destinés à manipuler l’opinion publique.

Ceux qui,  de part leurs responsabilités d’antan,  devraient nous situer de ce qu’ils feraient s’ils étaient au Gouvernement à la place du Professeur et de son équipe, nous ont entrainé dans un dense nuage  de Haine, de Hargne et de Honte ; ce que nous regroupons sous l’insigne des « Trois H ».

Et la Palme d’Or de cette exhibition revient au dernier de la classe des Premiers des Ministres de Lansana  Conté qui l’avait ‘’poliment’’ mis à la porte pour faute lourde, entendez falsifications de documents présidentiels, après onze ans de carrière ‘’Ministrale’’ dont il dresse lui-même le bilan en 2008 :

 

‘’… Malgré toutes ces potentialités, la Guinée reste classée parmi les pays les plus pauvres du monde,  avec un taux de croissance du PIB en moyenne inférieur au taux d’accroissement de la population. Dans le domaine du Développement Humain, la Guinée occupe la 160ème place sur 177. Et, 53 % de la population (contre 40% en 1995) vivent en dessous du seuil de pauvreté. Il faut également noter une insuffisance notoire des infrastructures de base (eau, électricité, transport…)
Pourtant, les réformes engagées à l’avènement de la 2ème République, semblaient ouvrir à la Guinée les perspectives d’une croissance forte et durable.’’.

 

Extrait du discours de Cellou Dalein devant le congrès du Parti Républicain à Paris le 17 Décembre 2008.

La première question est de savoir qui était Ministre des Transports, de l’Equipement et Conseiller chargé des Grands Travaux à la Présidence pendant la période décrite, puisque le Super ministre parle des infrastructures.

Qui était en charge de ces départements ?

Les critiques de part et d’autre, surtout venant de ceux qui ont engagé leur responsabilité personnelle dans l’échec politique et économique de notre pays,  devraient être un rachat de Conscience, en ce  sens qu’elles devraient être éducatives pour nous autres profanes de la chose publique. Au contraire nous n’avions reçu que des propos  insensés et démagogiques. Par exemple :

A la question de savoir qu’est-ce que Cellou Dalein aurait fait à la place du Prof. Alpha Conde, il répond : ‘’Les Droits de l’Homme. Il devrait instaurer un Etat de Droit. Il n’a rien fait quand on a abattu Zakaria. Il a n’a pas dénoncé la mort de notre militant… ‘’  Fin de citation.

Et voilà! Cet homme a déjà oublié que c’est sous son règne que des élèves de moins de 17 ans,  ont été abattus à Forécariah, Dubréka et Labé en 2004 et 2005 ?

Cet homme a déjà oublié, le 16 Juin 2006,  quand ses amis abattaient 17 élèves qui ne réclamaient  que leur simple droit de passer le concours du baccalauréat ?

Monsieur Cellou peut-il produire un seul document, n’importe quel document écrit, ou audiovisuel condamnant l’assassinat du militant du RPG abattu au siège du dit Parti entre les deux tours de la Campagne ?

Mr. Cellou a-t-il condamné l’intoxication de centaines de jeunes de l’Arc-en-ciel, sur l’esplanade du Palais du Peuple, entre les deux tours ? L’a-t-il seulement reconnu ?

Sans excuse aucune pour la mort de Monsieur  Zakaria, et nous condamnons la mort de tout homme ou femme pour des raisons politiques, nous disons et réaffirmons que la condamnation de la mort de Zakaria n’est pas un PROGRAMME POLITIQUE. Cellou n’a pas répondu à la question posée, qui était pourtant claire.

Que ferez-vous à la place d’Alpha Condé ?

N’est-ce pas Cellou Dalein qui invitait ses militants à aller mourir pour sa cause le 26 Septembre 2011 ?

A-t-il déjà oublié ses excitations à la violence ?

L’HYPPOCRYSIE N’EST PAS NON PLUS UN PROGRAMME POLITIQUE.

Alors revenons au Bilan.

Le Bilan du Prof. Alpha Condé n’est pas parfait. Il a mis les jalons où il pouvait et beaucoup reste à faire. Beaucoup.

Je dirais personnellement que tout reste à faire ou à refaire après 23 ans de règne des budgétivores.

Le Président de la République, pour se défendre, a dit qu’il a trouvé le pays dans un trou. Il a aussi dit qu’il a trouvé une Nation pas un Etat.

Voyons donc de quel trou il parle.

Il s’agit de mesurer la distance parcourue depuis le point de départ. Ce qui serait un exercice audacieux,  voire même fallacieux,  pour nous qui n’avons jamais participé à un Gouvernement.

C’est pourquoi nous allons encore nous tourner vers le plus fidèle des serviteurs de la République défunte, l’ex Super Ministre et Super Premier des Ministres de Lansana Conté, El hadj Mamadou Cellou Dalein Diallo, pour nous faire le point. Nous savons ce que nous ont coûté les deux ans de Transition de Dadis et Sékouba Konaté.

Il s’agit ici de voir où était la Guinée avant le décès du Général Lansana Conté,  ou en un mot,  à quel stade du coma politique et économique notre premier Président démocratiquement élu a trouvé le pays. Dans quelle condition économique la Guinée était à la mort du Général Conté ?

Cellou Dalein Diallo nous fait le résumé :

‘’A partir de 2000, sous l’effet conjugué  de l’instabilité sous-régionale, du poids de la dette, d’une baisse drastique de l’aide extérieure et surtout de la mauvaise gouvernance, l’économie du  pays est entrée dans une période de récession profonde.

 

En raison d’une gestion budgétaire et monétaire hasardeuse, les déficits se creusent, les tensions inflationnistes reparaissent, les réserves de change s’épuisent et le pays a de plus en plus de mal à honorer ses engagements au titre de sa dette extérieure.
Pour faire face à ces difficultés, le gouvernement élabore un document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP), obtient son admission à l’initiative PPTE en Décembre 2000 et conclut avec le FMI un programme au titre de la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance (FRPC). Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,

 

Malheureusement,  en raison de la prolifération des marchés de gré à gré,  en violation du code des marchés publics, du laxisme dans la gestion monétaire,  de la persistance des dérapages budgétaires favorisés notamment par les exonérations abusives et les dépenses extra budgétaires, ce programme n’a  jamais pu être mené à son terme. En conséquence, le point d’achèvement de l’initiative PPTE n’est toujours pas atteint. Ce qui prive la Guinée d’obtenir l’annulation des 2/3 de sa dette extérieure, soit l’équivalent de  2 milliards d’USD à raison de 1,2 milliards au titre de la dette multilatérale et 800 millions de la part des créanciers du Club de Paris.

 

Une telle annulation aurait permis à la Guinée de ramener le service annuel de sa dette extérieure  à moins de 60 millions d’USD contre 185 millions actuellement. Mais, l’échec du programme conclu avec les institutions de Brettons Wood, au titre de la FRPC, a fait perdre à l’économie guinéenne d’autres opportunités.
En effet, en l’absence d’un programme performant, toutes les aides budgétaires qui devaient accompagner les efforts d’ajustement du gouvernement ont été suspendues ou annulées par les donateurs. Plus grave, la plupart des créanciers bilatéraux et multilatéraux ont été emmenés à suspendre les décaissements en faveur des projets et programmes en cours d’exécution parce que la Guinée n’était pas  à jour  dans le règlement des échéances de sa dette extérieure. Ainsi,  beaucoup de projets vitaux identifiés et mis en œuvre dans le cadre de la lutte contre la pauvreté furent-ils suspendus ou arrêtés.

 

 

En outre, à cause du déficit démocratique, d’autres bailleurs de fonds comme le FED ont suspendu ou réduit leur coopération financière.
Pour compenser ces pertes de ressources extérieures et les moins values de recettes fiscales entraînées par les exonérations abusives et les fraudes à tous les niveaux, la Banque Centrale et tout le système bancaire seront  sollicités en permanence.

 

 

L’endettement de l’Etat auprès du système bancaire qui n’était  que de 174 milliards de GNF en 1999 va atteindre 771 milliards en 2003 ; 1129 milliards en 2005 et 1629 milliards en 2006. En conséquence, la masse monétaire explose, les réserves de change s’effondrent, les arriérés extérieurs s’accumulent, la crédibilité du pays s’effrite et sa capacité d’absorption s’amenuise pour tomber à moins de 70 millions d’USD par an en 2006,  contre 339 millions au début des années 90.
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,

 

Sous l’effet conjugué de tous ces facteurs résultant de la détérioration de la qualité de la gouvernance, le taux de croissance décline pour n’être que de 1,2% en 2003, soit largement en dessous du taux d’accroissement de la population. L’inflation repart pour se hisser à  20,4% en 2004 ;  à 28% en 2005 et 34% en 2006.

C’est également la descente aux enfers pour le franc guinéen. S’il fallait 2000 GNF pour 1$ USD en 2003, il en faut 7000 en 2006.

Ainsi, les prix des produits pétroliers et des denrées de première nécessité tels que le riz, le sucre, la farine flambent. Le pouvoir d’achat des salaires et des autres revenus fixes s’effrite. Le salaire moyen du fonctionnaire ne représente plus que l’équivalent de 1,5 sac de riz  contre 6 sacs en 2003. La pauvreté s’étend et s’aggrave. La population vit en dessous du seuil de pauvreté qui, au lieu de diminuer conformément aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), s’accroît en passant de 40% en 1996 à  49% en 2004 et à 53% en 2006.

 

Cette accentuation de la pauvreté et de la misère et surtout l’absence de perspectives pour une jeunesse nombreuse et désœuvrée ont fini par créer des frustrations et susciter de  fortes tensions sociales ponctuées de violentes grèves générales.
Cette crise, comme on le voit est loin d’être une fatalité. Elle est essentiellement le fait de la mauvaise gouvernance marquée notamment par le manque de rigueur et de transparence dans la gestion des affaires publiques ; la généralisation de la culture de l’impunité ; le non respect des règles et procédures établies ; la violation par l’Etat de ses propres engagements ; la faiblesse du système judiciaire, du leadership national et des capacités de l’administration à orienter, impulser et coordonner le développement. »  Fin de citation.

 

C’est la profondeur du  ‘’Trou’’  décrite par Cellou  Dalein Diallo, le 17 Décembre 2008 à Paris.

Elever ce bilan  à la puissance destructive  de Sekouba Konaté & Co, voilà de quel ‘’trou’’ parle Alpha Condé et c’est notre point de départ pour porter un jugement sur sa gestion.

Il serait raisonnable de demander au Super premier des Ministres de Lansana,  quelle est sa part de responsabilité dans le bilan qu’il a eu l’amabilité de nous dresser, parce que nous croyons que rien, absolument rien ne pouvait se faire par Lansana Conté,  sans qu’il ne soit mis au courant et associé au moins à 70%.

Nous affirmons cela à cause de sa propre description des postes qu’il a occupé. Ecoutons le :

‘’ J'ai été directeur de la comptabilité et de l'informatique à la Banque Centrale.

Après j'ai été directeur général de la Banque Centrale chargé des affaires économiques et militaires et, de là, je suis allé à la Présidence comme adjoint à l'administrateur général des grands projets. Le Président venait de créer cette structure pour l'aider à conduire les grands projets qui pouvaient avoir un impact sur la croissance, des projets dont le coût dépassait 1 million de dollars.

J'ai donc travaillé là 1 an et demi, puis je suis venu au gouvernement comme Ministre des Transports, des Télécommunications et du Tourisme.

En 1997, j'ai perdu le tourisme mais on m'a ajouté les Travaux Publics et l'Environnement. Donc j'ai été Ministre de l'Equipement, des Transports, des travaux publics, des Télécommunications et de l'Environnement.

En mars 99, on m'a enlevé les Télécommunications et l'Environnement.

Je suis resté Ministre des Transports et des Travaux Publics.

Alors je peux vous parler aussi bien des télécommunications, du tourisme et de l'environnement! Voilà en ce qui concerne ma carrière administrative.’’



A chacun de porter son jugement dans la responsabilité des Anciens premiers des ministres dans l’échec politique et économique de la Guinée en général,  et de Cellou Dalein en particulier.

Mais c’est au Peuple que revient le dernier mot.

Il appartient  au Peuple de se prononcer et de faire son propre bilan. Il est suffisamment mûr  pour comparer le discours à l’acte ; il est suffisamment mûr  pour comparer hier et aujourd’hui, et surtout il se souvient de son point départ et vit le parcours du Président Alpha Condé au quotidien depuis le panier de la ménagère jusqu’aux perspectives d’avenir.

Il est maintenant temps de lui donner l’opportunité de porter un jugement et prononcer son VERDICT devant son opinion à travers les Elections Législatives.

Aucune raison ne devrait plus retarder ce rendez-vous parce que l’Opposition a obtenu tout ce qu’elle voudrait :

-le dialogue direct avec le Président ; La création d’un cadre de concertation avec tous les acteurs politiques ;

La suspension des travaux de la CENI.

La libération des prisonniers ‘’politiques’’? (des vandales qui s’attaquaient aux forces de l’ordre et qui caillaissaient les passants) ;

Il ne reste plus qu’à sacrifier Loucény Camara !

Rien ne devrait plus retarder la tenue des élections législatives pour permettre au Peuple de se prononcer sur le Bilan du Président de la République dans un élan républicain où la Haine,  la Hargne et la démagogie n’auront pas de place.

Oui nous disons qu’après le Bilan des ‘’TROIS  H’’  (haine, hargne et honte),  le temps est venu pour le Peuple de se prononcer.

Donnons la parole au Peuple.

SEUL LE VERDICT DU PEUPLE A DU MERITE.

ALLONS AUX ELECTIONS !

J’en profite pour vous souhaiter une bonne et heureuse Année 2012.

Paix, Santé et Prospérité en abondance pour chacun et chacune.

Ben Daouda Toure

Aframglobal@aol.com

www.aframglobal.org


Ben Daouda Toure

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