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Début de solutions à quelques difficultés de notre démocratie naissante

Boh Lanciné KEITA Le Recensement de la population en âge de voter, obligation civique ; la Planification, dispositif selon les normes du code électoral, permettant aux citoyens d’accéder librement aux urnes ; le Financement de la vie politique ; la Commission électorale, instrument de tricherie  « par la bonne conscience » ;  la Cour suprême ou la Cour constitutionnelle, validation des résultats électoraux. Tels sont les défis qui nous interpellent en Guinée, qu’il faut absolument relever.

Mais parlons d’abord du financement de la vie politique en Guinée.

La démocratie ne se décrète pas, mais exige plutôt une certaine maturité civique et politique. Les partis politiques et les candidats aux différentes élections doivent faire face à de nombreuses dépenses : à savoir le financement des campagnes et celui des partis politiques. Ces dépenses posent des inquiétudes profondes.

De quoi s’agit-il ? Il s’agit de savoir ou de faire savoir le mécanisme actuel du financement des partis politiques en Guinée.

A l’exception des leaders politiques, confrontés à la gestion financière de leurs partis, ces inquiétudes semblent ne pas encore préoccuper beaucoup de monde en Guinée. On feint d’ignorer la source des revenus de nos leaders politiques. On va même jusqu’à croire que les ressources financières de nos leaders sont énormes et inépuisables. Lui-même en a fait un mystère, une affaire personnelle. Ce qui est une erreur de part et d’autre.

La question du mécanisme de financement des partis politiques et de leurs principales sources de revenus reste taboue dans notre pays. Ni les dirigeants, ni les responsables politiques, ni la société civile ne se la posent. Au contraire, nous sommes souvent heureux de voir les leaders riches à la tête des partis politiques, de les voir utiliser leurs économies personnelles pour faire plaisir aux uns et autres, séduire les militants. D’où la tendance de s’approprier des partis qu’ont nos leaders et de celle de les gérer comme s’il s’agissait d’entreprises familiales, avec la quête perpétuelle d’enrichissement personnelle. Nous sommes responsables en grande partie de cette dérive. Car quand un leader est presque condamné à financer seul le parti qu’il dirige, il y a risque qu’il en devienne le responsable exclusif de son fonctionnement et des décisions à prendre.

De plus en plus, un leader n’est même plus considéré en Guinée pour sa moralité ou le projet de société de son parti. En effet, les citoyens n’ont d’égard pour lui que parce qu’il dispose d’une capacité financière de renflouer la caisse de son parti et de distribuer des billets de banque. La pauvreté n’explique pas à elle seule une telle attitude : notre société traîne une absence de culture politique. Nous donnons ainsi à nos leaders les outils d’exercer la dictature, de devenir leurs sujets, sous leurs ordres. Nous devons en finir avec cet état de fait en participant au financement de nos partis politiques, sans trop attendre exclusivement de nos chefs des partis. Il est du devoir personnel de chaque militant de financer son parti politique. C’est ce qui lui donne en partie le droit de s’exprimer librement et de participer au choix des décisions.

Abandonner la gestion du parti à son leader est un fait anti-démocratique ; c’est une arnaque politique, source de conflits interminables qui entravent le développement politique normal et démocratique du parti. C’est en procédant autrement, en participant à la gestion du parti en tant que militant averti et responsable, qu’on parviendra à la culture politique qui fait encore largement défaut en Guinée.

En s’inspirant des dernières élections présidentielles en Guinée et des sommes colossales dépensées, on s’aperçoit que les militants des différents partis politiques ignorent la source de l’argent qui avait circulé pendant cette période ; ils ne savent pas comment sont financées les campagnes électorales. Or nombreux sont des gens aisés qui ont créé à l’occasion un parti politique, persona s’estimant non gratta, pour se mettre à l’abri des poursuites éventuelles résultant des audits. Ils s’étaient tous portés candidats aux élections présidentielles par leur formation politique en finançant eux-mêmes leur propre campagne.

Hélas nous ne nous sommes jamais posé la question de savoir d’où proviennent ces financements. Cette lacune favorise certaines dérives auxquelles le peuple de Guinée doit se pencher pour un avenir politique plus sain.

De par notre Constitution et notre Code électoral, les candidats doivent demander la confiance du peuple de Guinée avec de l’argent propre ou une source de financement propre. C’est pourquoi nous mettrons toute notre énergie dans le combat du contrôle du financement des partis politiques, de la campagne des élections locales et nationales.

Ainsi que nous invitons le gouvernement et les leaders des partis politiques à réfléchir sur la création d’une commission nationale indépendante de contrôle de la vie politique en Guinée. Cela permettra aux militants de savoir jusqu’à quelle hauteur ils participent au financement du parti et au citoyen guinéen, en toute lucidité, de choisir son candidat en fonction d’un  projet de société. C’est une solution pour lutter contre tout financement occulte ou impropre ; la subvention de l’Etat aux partis politiques sera plus adéquate, impersonnelle, transparente et conséquente.

Nous avons intellectuellement faim avec la démission de notre élite nationale. L’arrivée accidentelle en politique de certains fils et filles du pays, sans préparation aucune, pour embrasser la chose politique, avec le désir de réussir tout de suite, n’est pas fait pour arranger les choses. Nous ne devons pas attendre qu’ils apprennent à devenir des politiciens sur tous les points. Tout cela vu dans sa globalité, concrètement, nous sommes juridiquement, culturellement et politiquement sous-informés sur notre propre Constitution par l’inactivité productive des formations politiques et sur la non transparence des actions de l’Etat.

La démocratie se porterait mieux dans notre pays si l’Etat, en solidarité fonctionnelle avec la classe politique, la société civile et l’élite de la nation, organisait les différentes élections présidentielles dans la plus grande transparence et les finançait, si possible. Nous préviendrions ainsi les crises postélectorales, qui sont des calamités dévastatrices de notre société, à cause de la mauvaise organisation des élections, accentuées par la pluralité ethnique, qui nous oppose cruellement et retardent notre développement économique, politique, culturel et social. Par conséquent, l’Etat doit veiller à la régularité des élections et au financement propre des partis politiques, garants du  choix  libre du peuple de Guinée.

Dans le souci de se faire comprendre, nous faisons ces propositions suivantes :

Si la reconnaissance légale d'un statut juridique aux partis politiques de concourir à l'expression du suffrage universel, avec égal accès des femmes et des hommes aux fonctions électives, est une réalité démocratique dans notre pays, par contre les conditions de transparence restent inexistantes ou illisibles :

- Les ressources des partis politiques et des candidats aux différentes élections doivent être entourées d'un certain nombre de garanties de transparence, de manière à éviter les financements occultes et les pressions des puissances financières sur les futurs élus. Dans cette optique, les pouvoirs publics, par la commission de contrôle, doivent décider de couper le cordon ombilical entre l'argent malpropre et les caisses des partis politiques, en interdisant définitivement aux personnes morales, quelles qu'elles soient à l’exception de l’Etat, de prendre part au financement de la vie politique. Les dépenses électorales doivent être plafonnées, autant pour éviter l'escalade et la surenchère médiatique que pour assurer plus d'égalité entre les candidats, indépendamment de leur fortune personnelle. Nous ne sommes pas  sans savoir que les cotisations des  militants, sympathisants ou membres d’honneurs sont très modestes, la subvention  de l’Etat aux partis politiques et de prise en charge des dépenses de campagne permettront la stabilité, le bon fonctionnement des partis, la démocratie et la liberté d’expression en leur sein.

En contrepartie, les partis doivent respecter ces principes législatifs en vigueur. Les manquements à cette législation doivent exposer leurs auteurs à une panoplie de sanctions très dissuasives (sanctions pénales, sanctions financières et, surtout, des peines d'inéligibilité qui ont pour effet d'écarter temporairement de la vie politique ceux qui prennent le risque de la fraude).

Le patrimoine des élus doit être contrôlé en début et en fin de mandat, de manière à s'assurer qu’ils n’ont pas profité de leurs fonctions pour s'enrichir indûment.

Ce contrôle est assuré par la même commission qui doit garantir la transparence financière de la vie politique en Guinée.

- Une  loi relative au financement de la vie politique ;

- Une loi  relative à la limitation des dépenses électorales et à la clarification du financement des activités politiques ;

- Une  loi relative à la déclaration du patrimoine des élus, du Président de la République, des membres du Gouvernement et des fonctionnaires titulaires de certaines fonctions.

- Une  loi relative à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie juridique et des procédures.


Boh Lanciné KEITA

+33(06)29351300

Boh489@yahoo.fr


Boh Lanciné KEITA

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