Dans sa longue et difficile marche vers la démocratie, notre peuple aura produit plusieurs types de politiciens.
Les uns, par l’historicité de leur combat, leur charisme, leur vision et/ou leur capacité de mobilisation actuelle ou passée, sont des conducteurs d’hommes qui méritent l’appellation de leaders. Quant aux autres, des forts en gueule, nouvellement venus sur la scène politique pour la plupart, ils ne sont que des opportunistes servant de seconds couteaux à des partis inconsolables depuis l’arrivée au pouvoir du Professeur Alpha Condé...
Dans la catégorie des leaders, il faut distinguer :
a)-les leaders historiques : ils sont les plus méritants car, sous la première République ou durant les années de plomb du CMRN, être opposants comportait de réels périls que ces hommes de conviction auront vaillamment affronté. Même si les acquis démocratiques ont aujourd’hui plusieurs parrains, «rendons à César ce qui appartient à César » en nous inclinant devant l’œuvre inestimable de ces braves et téméraires pionniers qu’auront été le Professeur Alpha Condé, Président du RPG (Rassemblement Du Peuple De Guinée) d’alors, et actuel Chef de L’état, Président de la République ; Jean Marie Doré , Président de L’UPG (Union Des Populations De Guinée) ; feus Siradiou Diallo et Mamadou Bhoye Bah, respectivement Président du PRP( Parti pour le Renouveau et le Progrès )et de l’ UNR (Union Pour La Nouvelle République).Il est incontestable que sans leur détermination, sans leur farouche résistance face aux tentations de toutes sortes, la démocratie guinéenne ne se serait jamais hissée au niveau qu’elle atteint en ce jour.
b)-les leaders de la vingt cinquième heure : composés de Premiers Ministres périmés, ils sont des opposants par défaut, après leur éjection des sièges moelleux dans lesquels ils se prélassaient. Largement co-responsables de l’état désastreux du pays à l’avènement de la troisième République le 21 décembre 2010, date d’investiture du candidat victorieux de l’alliance RPG Arc En Ciel, ils sont incapables de se remettre en cause et s’érigent aujourd’hui en défenseurs d’un peuple meurtri par leurs mafieuses pratiques. Ce faisant, ils croient pouvoir berner nos braves populations, pour jouir impunément des fruits de leurs multiples concussions et prévarications.
Craignant plus que tout une assemblée qui pourrait fouiner dans leur sulfureux passé, le trio de déflatés de la primature aura tout essayé, mais en vain, pour entraver ou empêcher le bon déroulement du chronogramme établi par la CENI pour aboutir à des élections législatives crédibles, libres et transparentes.
Le porte étendard et parrain de ce groupe est le leader de L’UFDG (Union Des Forces Démocratiques De Guinée), avec pour colistiers, Sidiya Touré de L’UFR (Union Des Forces Républicaines) et EL Hadj Lansana Kouyaté du PEDN (Parti De L’Espoir Pour Le développement National) qui ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes.
Pour les autres politiciens de ce groupe, ce ne sont que des tocards en raison de leur incapacité, en tant que premiers responsables, à mobiliser autour d’eux des foules importantes. Ce sous ensemble comprend aussi bien des opposants de longue date comme Bah Mamadou Baadikho de l’UFD(Union Des Forces Démocratiques),Ahmadou Oury Bah ,fondateur de L’UFDG après son départ de l’UFD, que des prédateurs expulsés de gouvernements précédents pour pratiques indélicates ou insuffisance de résultats, au nombre desquels on ne saurait oublier Kassory Fofana , le vaniteux Président de GPT(Guinée Pour Tous),et l’outrecuidant Aboubacar Sylla de l’UFC (Union Des Forces Du Changement). Il n’y a aucun intérêt à s’attarder sur des individus comme l’aventurier Faya Millimono, Mouctar le perroquet des NFD (Nouvelles Forces Démocratiques), ou le terne Fodé Soumah de la GECI (Génération Citoyenne).
Le spécimen le plus emblématique de ces politiciens sans troupes, sans assise, est indiscutablement l’actuel premier vice Président de l’UFDG, Ahmadou Oury Bah, dont il serait intéressant de visiter le parcours tumultueux, ou pour dire mieux, chaotique dans le processus de démocratisation de notre pays.
Exilé volontaire pendant longtemps sous le régime d’Ahmed Sékou Touré, Ahmadou Oury Bah, plus connu sous le nom de Bah Oury, rentrera en Guinée à l’avènement de du CMRN pour militer, après la légalisation des partis politiques dans notre pays, dans l’UFD du professeur Alpha Ibrahima Sow dont il sera l’un des adjoints.
Soupçonné d’être le commanditaire d’une ténébreuse affaire de jets de pierres sur le cortège du Général Président, il sera brièvement incarcéré, puis libéré après une vigoureuse campagne de protestations organisée au plan national et international par les leaders historiques. Du coup, l’obscur politicien qu’il était se retrouva sous le feu des projecteurs, acquérant ainsi une certaine notoriété dont il ne saura jamais profiter .Cependant, il se mit à faire la grosse tête, croyant naïvement que le succès de sa libération était dû à son aura personnelle. La fausse lecture de ce gain de popularité consécutif à son arrestation pourrait être à l’origine de multiples tensions avec ses amis politiques de l’UFD qu’il a quitté, ou de l’UFDG, sa formation actuelle, lui se croyant auréolé d’une légitimité populaire qui est à prouver.
Les observateurs de la scène politique guinéenne auront constaté sans trop de peine que L’UFDG, version Bah Oury, sera restée un parti rabougri jusqu’au moment où, prenant conscience de ses limites très étroites dans la mobilisation des foules, il fera appel en 2003, au doyen Bah Mamadou qui venait d’abandonner l’UPR (Union Pour Le Progrès et Le Renouveau, fruit de la fusion PRP-UNR) pour donner au parti une certaine vivacité.
Cependant, il aura fallu attendre l’OPA (offre publique d’achat) lancé par El hadj Cellou Dalein Diallo sur l’UFDG en 2007, pour que le parti se transformât en une formidable machine à mobiliser des foules malheureusement fanatisées et dopées par l’administration répétée de doses de " sérum ethnique de victimisation", à une communauté qui aurait été choisie par les Dieux pour diriger notre pays. D’où la hargne, l’agressivité violente et haineuse, la détermination suicidaire de ces milliers d’"enfants soldats jetés" sur l’axe COSA-BAMBETO-HAMDALAYE par des politiciens sans pitié, et dont les progénitures se la coulent douce en Europe et en Amérique. ISKINE ! Qu’ALLAH LE TOUT PUISSANT leur paie un salaire équivalent à leurs basses et méprisantes manipulations consistant à envoyer dans la rue de jeunes innocents !
Paradoxalement, cette montée en puissance de l’UFDG ne semblait pas satisfaire son fondateur qui supportait mal que certaines de ses prérogatives fussent déléguées à un édulcorant ajouté pour faire croire à une territorialité nationale du parti. Ceci expliquant cela, un conflit d’abord feutré, puis ouvert, éclata entre le premier vice président et son président, El hadj Dalein, qu’il accusait d’être à l’origine de pratiques visant à l’affaiblir. Ainsi, après le professeur Alpha Ibrahima Sow, c’est au tour d’Elh Cellou de subir l’ire de ce politicien qui cultive toujours un complexe vindicatif à l’endroit de ceux qui réussissent là où il aura échoué , à savoir créer et diriger une formation capable de drainer des foules. Dans sa colère, il lança des menaces à peine voilées en rappelant qu’il était celui qui détenait le récépissé de création de ce parti, une façon de dire qu’il pourrait le reprendre si on continuait à l’embêter. Mais, très vite, il se ravisa, conscient qu’il n’avait pas l’étoffe de ces grands leaders que des milliers et des milliers de personnes suivent sans se poser la moindre question.
La seule leçon que Mr Bah Oury aura tiré de sa brève incarcération sous le régime du 3 avril 1984, reste et restera la puissance publicitaire et destructrice des jets de pierres , à la main ou à la fronde, acquis qu’il lèguera sans se faire prier , à l’UFDG, version Cellou Dalein, qui saura en user de façon immodérée lors de ses prétendues marches pacifiques et villes mortes.
Pourquoi ce brillant intellectuel a toujours été incapable de construire un grand parti ? De notre point de vue, c’est parce qu’il continue de penser que les cours magistraux appris sur les bancs des amphithéâtres de l’université pour la conquête et l’exercice du pouvoir pourraient être appliqués avec succès et sans discernement sur le terrain politique.
Membre du Gouvernement KM 36 du Premier Ministre Ahmed Tidiane Souaré(Juin 2008-Décembre 2009), l’ex Ministre de la Réconciliation Nationale, de la Solidarité et des Relations avec les Institutions, malgré un crane bourré de théories prêtes à l’emploi ,n’aura laissé aucune trace digne d’être retenue par les historiens .
Par contre, sa fuite précipitée dès l’échec des premières heures de l’attaque contre le domicile privé du Chef de l’Etat, le Professeur Alpha Condé, dont il serait un des présumés auteurs, ne manquera pas de marquer les esprits et de renforcer les soupçons sur lui.
Comment comprendre qu’au moment où ses coaccusés, parfois de petites gens, acceptent de comparaître devant une cour d’assises dont l’indépendance et l’impartialité ne souffrent d’aucun doute, que le Premier vice Président de l’UFDG, de l’extérieur, continuent d’inonder le pays de théories aussi inutiles qu’ inappropriées ? Comme le faisait si méchamment remarquer un de ses compétiteurs au sein du parti, sa place est au sein de ses militants emprisonnés à la maison centrale de coronthie.
Dans une salle d’audience composée majoritairement des partisans applaudisseurs de l’UFDG, Ahmadou Oury Bah, en fuyant, rate une occasion exceptionnelle de renforcer sa position, au moment où nul n’ignore la bataille qui se déroule entre son Président et lui.
Manifestement, la peur aura été plus grande que la volonté de grandir politiquement chez notre banquier. En prenant la poudre d’escampette, renonçant du coup à la tribune qu’aurait pu constituer le procès pour lui, l’opposant radical administre la preuve qu’il est non seulement un poltron, mais aussi un piètre politicien.
Peut être que tout n’est pas définitivement perdu, et qu’avant la fin du procès, il répondrait librement à l’appel de la justice. En aura-t-il seulement le courage ? wait and see, comme le disent les anglais.
Dr Sidiki Cissé (Fria)
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